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Jean-Pierre Bouchez - Entreprises 2.0, pour une typologie fondée sur les usages

Le terme d’entreprise 2.0, incontestablement à la mode, fait de manière très raccourcie, référence à sa mise en réseau permettant de faciliter le travail collaboratif entre ses membres. Les applications concernent notamment le partage des savoirs et des pratiques, la résolution de problèmes, voire la gestion de projets. Mais dans la réalité on observe que les entreprises ont des rapports aux savoirs très différents, au regard des variables clés que sont leur culture, leur métier, leur technologie, leur style de management, etc.

Aussi, à l’issue d’un travail de recherche de terrain mené auprès d’une vingtaine de directeurs et managers gestionnaires du savoir au sein de grandes entreprises, nous avons mis en exergue une typologie fondée sur quatre modèles d’usages dominants, l’entrée par les usages nous paraissant constituer une clé de lecture et d’action pertinente. En d’autres termes, toute entreprise souhaitant développer ou accompagner des dispositifs 2.0 doit être capable de fixer les usages qu’elle entend privilégier au regard de sa stratégie et de ses enjeux.

Quatre modèles-tyopes dominants au sein d'un nouvel écosystème collaboratif

On positionnera ces quatre modèles, autour de deux axes simples qui se croisent : un axe vertical se déployant de haut en bas, de la logique des flux (centré sur la circulation et l’échange de contenus : textes, vidéos, commentaires, etc.), à la logique des stocks (centré capitalisation des contenus de nature plus technique permettant leur consultation). Un second axe horizontal se déployant de gauche à droite, des savoirs formels, (explicites et structurés), aux savoirs informels (tacites et pragmatiques). Le simple croisement de ces deux axes met ainsi en exergue quatre modèles qui composent le nouvel écosystème collaboratif 2.0.

Le model de type 2 :

Positionné sur les « contenus lourds ». Il se positionne à l’opposé du précédent, à la croisée des savoirs formels et des stocks. Son intitulé fait ainsi référence à l’accumulation et au stockage de contenus techniques et normatifs et se fonde sur leur structuration en termes de savoirs explicites. On le trouve notamment dans les entreprises dites « à risque » (cas de l’industrie nucléaire). Les limites de ce modèle, proche du KM 1.0, sont liées à ce que cet entrepôt de savoirs formels se réduise à une mémoire morte, qu’il convient de transformer en mémoire vive, en activant à nouveau un modèle complémentaire de type 3 qui suit.

Le model de type 3 :

Centré sur les « sachants ». Positionné à la croisée des savoirs formels et des stocks, ce modèle conduit précisément à réintroduire, via principalement des « sachants » (experts et professionnels reconnus comme légitimes), de la production et de l’actualisa-tion des contenus techniques et normatifs stockés dans le modèle 2 (« contenus lourds »). En activant cette indispensable interactivité verticale entre flux et stocks, on transforme la mémoire morte en mémoire vive et active, favorisant ainsi une évolution vers le KM 2.0

Le model de type 3 :

Centré sur les « personnes ». Situé à la croisée des flux et des savoirs informels, il privilégie ainsi les échanges sociaux et professionnels entre les personnes, sous une forme interactive et conversation- nelle, à travers le partage des « bonnes pratiques » et des « belles histoires ». Ce modèle se déploie fréquemment dans le cadre de communautés professionnelles, regroupant des personnes partageant ainsi des intérêts communs. Les limites opposables, mais discutables à ce modèle sont liées à l’absence ou à la faiblesse de capitalisation formelle, rendant ces échanges « flottants » et difficilement réutilisables. D’où le positionnement d’un modèle complémentaire de type 4, centré sur la classification des « contenus softs ».

Le model de type 4 :

Positionné sur les « contenus softs ». Ce dernier modèle, placé croisée des savoirs informels et des stocks, se réfère également, à la classification et à l’enrichissement des productions de contenus utiles, plus softs et plus informels issus du modèle type 1 (« personnes »), en activant à nouveau la logique verticale flux-stock. En pratique, cette responsabilité est souvent dévolue à l’animateur d’une communauté professionnelle considérée.

DES DYNAMIQUES INTERACTIVES ENTRE CES DIFFÉRENTS MODÈLES TYPES.

Ces modèles, on l’aura compris, ne sont pas figés, mais s’inscrivent dans le cadre de dynamiques interactives. D’abord, ils traduisent une représentation dominante sous la forme d’un usage particulier à un moment donné. Ensuite, plusieurs modèles-types peuvent cohabiter au sein de différentes structures d’une même entreprise. Par ailleurs, ils sont l’objet d’interactions concrètes. Nous avons ainsi souligné les dynamiques flux-stocks verticales entre les modèles 1 (« personnes ») et 4 (« contenus softs ») et les modèles 3 (« sachants ») et 2 (« contenus lourds »). Mais des interactions horizontales complémentaires sont bienvenues entre les modèles 1 (« personnes » et 3 (« sachants »), pour combiner des savoirs informels avec des savoirs formels. On observe enfin, qu’au sein de ce nouvel écosystème collaboratif, les deux dynamiques verticales renvoient à deux grandes références dominantes. Une référence fondée sur l’approche orientée KM, sur la partie gauche, liée aux savoirs formels à travers les modèles 3 (« sachants ») et 2 (« contenus lourds »), et une référence fondée sur les réseaux sociaux et les communautés sur la partie droite, liées aux savoirs informels, à travers les modèles 1 (« Personnes ») et 4 (« contenus softs »). Mais une tendance évolutive du coté de cette dernière référence, globalement plus collaborative et interactive, est observable. 

On ne peut conclure ce texte sans souligner que deux perspectives contrastées sont à l’œuvre au sein de ce nouvel écosystème collaboratif. La première, la plus prometteuse de notre point de vue, s’inscrivant dans l’esprit d’un « monde en partage » fondé sur l’approche communautaire et la confiance. La seconde, plus classique, mettant en exergue l’enreprise 2.0 comme forme avancée du travail collaboratif. Mais, l’organisation peut naturellement peser pour favoriser telle ou telle perspective, traduisant ainsi ce qu’elle entend privilégier.