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Jean-Pierre Bouchez - La cathédrale et le bazar organisé

Le hacker américain Eric S. Raymond s’est notamment fait connaitre fait connaitre comme l’un des fervent propagandiste du terme open source qu’il a largement popularisé, notamment dans un essai célèbre considéré souvent comme un texte fondateur, publié en 1999, intitulé The cathedral & the bazaar. Il s’oppose de la sorte au mouvement du free software ou logiciel libre lancé par le hacker Eric Raymond au milieu des années 1980.

Cet essai présenté préalablement lors de plusieurs conférences (et notamment pour la première fois lors du Linux Kongress le 21 mars 1997), est accessible en format ouvert sur internet et régulièrement mis à jour à travers les observations des contributeurs. Il constitue ainsi une illustration de la méthode de l’open source que promeut son auteur. L’ouvrage a été publié Tim O’Reilly, lui-même à l’origine du concept de Web 2.0 et éditeur influent dans le monde de l’informatique. De même, pour les éditions O’Reilly Media cette publication constituait le premier exemple d’ouvrage commercialement distribué sous l’« open source licence ».

LA CATHÉDRALE GOTHIQUE À L'ESTHÉTIQUE VERTICALE...

Dans cet ouvrage assez technique, Raymond distingue ainsi « deux styles de développement fondamentalement différent » : le modèle de la cathédrale et le modèle du bazar. S’agissant du premier modèle, il souligne qu’il est adopté par « la majorité du monde commercial », reposant sur une approche « centralisée », soigneusement élaborés « par des sorciers isolés ». On relèvera d’ailleurs qu’en français, le verbe cathédrer et le participe cathédrant ont signifié « présider » et « présidant ». De même on peut considérer que le style gothique des cathédrales dont la recherche de verticalité, participe assurément à l'expression de son esthétique à l’image de la cathédrale Saint Pierre ce Beauvais.

...ET LE BAZAR AUTOUR D'UN MINIMUM D'ORGANISATION.

Concernant le modèle du bazar Raymond se réfère au monde de Torvald, créateur du fameux système d’exploitation linux, qu’il qualifie de « subversif » prenant forme « comme par magie à partir de bidouilles » issues dans grand nombre d’utilisateurs traités en tant que co-développeurs et organisés sous forme de communautés. Il souligne complémentairement que le monde Linux sous de nombreux aspects, « se comporte comme un marché libre ou un écosystème, un ensemble d'agents égoïstes qui tentent de maximiser une utilité, ce qui au passage produit un ordre spontané, auto-correcteur, plus élaboré et plus efficace que toute planification centralisée n'aurait pu l'être ». Il est donc possible de parler d’apparente désorganisation – c’est bien le sens auquel se réfère le terme « d’ordre spontané » au sens sociologique – émanant du comportement et des interactions des individus. On relèvera d’ailleurs que la lecture documentée de l’article de Wikipédia qui est consacré bazar urbain iranien laisse toutefois entrevoir une certaine forme de structuration. Ainsi, l'organisation des quartiers du bazar est faite en fonction de plusieurs facteurs, comme l’attractivité du produit, la compatibilité des commerces, l’incompatibilité des produits, etc. Chaque quartier possède même un chef, dont il faut relever qu’il est généralement élu, dont la mission consiste en particulier à rappeler aux vendeurs d'être honnête et se renseigner sur les plaintes éventuelles des clients.

On peut donc à notre sens mobiliser le terme à bon escient de « bazar organisé » en le transposant autour du de la gouvernance des organisations innovantes, entre ordre et désordre subtilement combinés en somme… Ce sera l’objet d’un prochain billet.